Il m'arrive parfois de songer à tous ceux Qui moururent silencieux sur l'échafaud poisseux, En ces années troublées et révolutionnaires Oubliées par un roi qu'on disait débonnaire.
Ces têtes qui roulèrent dans un panier d'osier Dont le bois nourrira les flammes d'un brasier, Furent celles des mépriseurs de l’horrible souffrance De trop de malheureux vivant sans espérance
Qui justifiant ainsi leur désir de vengeance, Sourirent au trépas d'une funeste engeance Condamnée à la mort parce qu'elle était née De parents insouciants socialement damnés.
Le sang qui s'écoulait des corps décapités, Retirait aux remords toute velléité. Il brillait de l'éclat qu'on souhaite à la justice Que d'aucuns cependant avaient rendu factice.
Les tyrans abattus, l'homme pouvait renaître Et sourire à sa vie dont il serait le maître. Les élus proclamés, qui pouvait en douter, Seraient les pourfendeurs d'un passé redouté.
Mettant fin sans émoi à un absolutisme Qui condamnait les hommes soumis au despotisme, Le discours reconnu fut celui des héros Qui, à leur tour, souffrirent de ces maux viscéraux