Dans la pale lumière lunaire, Je regarde, tranquille et solitaire, La crue du fleuve impétueux Qui, dans ses flots tumultueux, Verdâtres et de boues irisées, Charrie des bois flottés. Corps luisants, rongés Moitié pourris, déchiquetés, Tordus par la souffrance D'une vie d'errance, Parfois brandissant tel Un bras frêle vers le ciel, Comme pour soudain hurler La peur d'être bientôt noyés.
Est-ce ainsi que s'écoulent Nos vies, emportées Par l'implacable destinée, Qui toujours vers l'océan, nous ramène.