Je regarde le froid en ce matin d'hiver. Aucun bruit, rien, tout dort sous le tapis de neige, Nul habitant dehors n'ose braver l'enfer, Voici que les flocons recouvrent tous les pièges. Il n'y a que le ciel dans son immensité, Et la blanche froideur toute la nuit tombée. Rien d'autre à contempler que le manteau glacé.
Frileusement j'écoute la brise plaignante Évidemment j'ajoute au feu des bouts de bois Variant son bourdon le feu crépite et chante Réveillant aussitôt ma soupe aux petits pois Il me faudrait encore quelques bûches rentrer Et penser à couvrir les stères bien rangées Rien n'apaise le froid si meurt la cheminée.
Maintenant le printemps qui tarde tant à naître Asphyxie nos journées de brouillards vaporeux Rien ne semble prévoir que pourrait apparaître Sur le coup de midi le soleil chaleureux
Alors que la Nature lentement s'éveille Versant les fines larmes des nuages gris Ruminants des étables sortis du sommeil Ivres de liberté vont au pré sous la pluie La saison de douceur nous offre ses couleurs
Mêlées elles naissent, en palette éphémère Aux prés elles paraissent tapisser la terre Il est temps à nos fleurs, d'apaiser notre humeur.
Jardins, vergers, enclos, parcs et prés jubilent Une exagération de fragrance aromal Imprègne l'air ambiant d'un doux fumet subtil Nuances de l'été aux fêtes bacchanales