Quand je pose les yeux sur ta face glacée Je ne vois que les rides tracées par les ans. Je cherche dans ton vide où est passé l'enfant Que je voyais heureux dans mes jeunes années
Ô ! Temps irréversible arrête le carnage Les traits de mon visage envoyés par la glace Me montrent le ravage que tu as sur ma face Imprégné visible. Ô ! Affres de mon âge
Miroir incontrôlable ma raison vacille Je t'en prie soit louable à mon âme fébrile Et laisse donc en paix mon visage abîmé
Miroir comme je te hais ! Ma raison curieuse Est toujours attirée par les traits du psyché Plus passent les années plus je suis furieuse
SI SEULEMENT LE MIROIR PARLAIT (Il lui dirait...)
Depuis combien de temps suis-je l'observateur Du déclin d'un portrait qui lentement vieillit ? Se pourrait-il un jour que je sois seul voyeur Au centre d'une ronde où personne ne vit ?
Que deviendrait alors ma glace sans reflet Si plus un être vient me montrer son image ? Cela serait pour moi un bien profond regret Que de ne plus pouvoir présenter un visage !
Il faudrait me donner la beauté du minois Oui ! Que je le remplace, ah ! Si je le pouvais Par le joli reflet que toujours tu m'envoie Incrusté dans la glace prisonnier à jamais
Alors demain matin, ô ! Ma belle maîtresse Il faut absolument entendre mon appel Je ne suis qu'un miroir au coeur plein de tristesse Qui veux garder de toi la grâce immatérielle
(Épilogue)
Mais demain tristement je ne pourrai rien faire Seulement refléter la vie de l'autre monde Puisque dans celui-ci je ne suis pas de chair Mais le représentant d'une image inféconde
Je suis née du coté où la vie a besoin De la vie de votre âme Ô ! Pouvoir exister ! Ne plus être un reflet ne plus être témoin Mais trouver le sésame. Ah ! Pouvoir subsister !...