Les boutres multicolores aux lourds flancs étirés, Regorgeant des épices par le monde convoitées, Voguaient amis des vents toutes voilés déployées, Vers les comptoirs fiévreux de l'Arabie Heureuse.
Croisant au fil des flots les fuseaux effilés, Des felouques filant droit sur l'onde à peine ridée, De ces eaux sillonnées depuis l'antiquité, De noirs maures marchandant les étoffes soyeuses.
L'Afrique pousse sa corne dans la mer carminée, Qui mue en océan Dés le détroit passé, Où plane toujours présente l'ombre d'Henri de Monfreid, Accostant l'Ethiopie et ses rives sableuses.
Comment imaginer sur la mer apaisée, Les redoutables guerres. Et les atrocités Qui déchirent les peuples, ruines leurs sociétés, Et font de cette terre, une contrée haineuse.