Leurre du temps
Des filles de Chronos pénétrer le secret,
Pour tenter de comprendre ce territoire sacré,
Sans pouvoir maîtriser une force qui les domine,
Qui fait dés qu'apparue chaque force décline,
Les hommes depuis toujours tentent d'apprivoiser,
Le temps inexorable qui rythme les destinées.
Du simplissime gnomon aux rouages mécaniques,
De la course des astres à l'horloge atomique,
Savoir de quel instant ils vivent l'éternité.
Imposantes comtoises et leurs lourds balanciers,
Sabliers, pendulettes, chronomètres d'acier,
Carillons de jaquemarts, réveils, coucous ludiques,
Sonneries aux accents stridents ou artistiques,
Bijoux dont on se pare, sautoirs ou bracelets,
Incrustés de diamants, finement ciselés,
Cadrans enluminés où les aiguilles cheminent,
Égrenant les secondes d'un jour qui se termine,
Concourent à l'illusion de soumettre les heures.
Emprisonner de l'eau dans sa main n'est qu'un leurre,
Comme conserver l'enfance, la jeunesse, le bonheur.
À peine vagissons nous, flétrissent nos bouquets.
Et passent les saisons, s'écoulent les années...
De la fuite des jours s'accommoder au mieux,
Philosophe agnostique, contemplateur des cieux,
Vouloir l'inaccessible, inventer le futur,
Construire des cathédrales, préserver la nature.
Pour conjurer le temps osons rêver demain.