Sur les talus éclaboussés De mille et cent coquelicots, Sur l'herbe tendre retroussée, Sur l'arbre mort et le chicot Torturé de soleil, sur l'eau Dissimulée dans les graviers Qui s'interdit d'être ruisseau, L'immobile des oliviers, Debout, hachés par la mitraille, Rameaux rompus et méprisés, Les roches fusillées, pierraille, Eclats tranchants, regards brisés, Le ciel abattu, bâillonné, Couché en travers du pays, La mort violente griffonnée A chaque page de la vie. Sur les maisons peintes de blanc, Sur les portes, sur les linteaux, S'ouvrent les corolles de sang De milliers de coquelicots.