Paupières cousues par un fil de soie J'ai vu se lever du profond de moi Des soleils si pâles au delà des brumes Grises où s'ensevelissent Les arbres, les toits Et l'immense fleuve que je porte en moi.
Au dessus des grèves patientes de l'âme, J'ai vu, tendre et blanche, palpiter une aube infinie, Ventre où poser un baiser long et silencieux Comme une prière, un abandon de soi.
De grands oiseaux paisibles tendaient leurs ailes De silence au dessus des labours Et leur plumage tiède fut un signe indéniable Pour le mendiant qui veille, caché dans le talus.