Qui es-tu femme lubrique qui, Pour quelques francs Ouvre ses cuisses ? Je suis la prostituée, la catin, Le bordel, la putain. Je suis fille facile, Fille de mauvaise vie, Tant et tant d’autres Noms malsains. Mais je suis aussi L’apaisement physique, L’amour éphémère, La jouissance passagère.
Tant d’insultes, Tant de crachats, Sur cette chair impure, En ce corps à jamais meurtri, A jamais souillé par ces gens qui Affirment n’avoir commis Nulle entorse à leur vie.
Mais qui donc croyez vous être ? Un petit mortel ! A l’âme sainte ! Que rien à votre conduite Tracée n’est venu avilir ! ... Votre comportement est-il A ce point irréprochable, Que vos nuits se passent sans tourment ?
Votre trottoir, Votre asphalte, Votre bitume, N’est-il pas identique A cette pute dont D’injures vous vomissez ? Le pouvoir et l’argent, Sont vos seuls centres d’intérêt. L’argent n’a pas d’odeur me dira-t-on ! Me pensez-vous si crédule ?
L’argent a l’odeur de la compromission ! L’argent pue la prostitution !
En conclusion: La putain n’est-elle pas Le plus respectable des êtres ? Parce qu’elle agit au vu et su de tous !