Il faisait froid ce soir-là. A mon cou, j’aurais aimé y trouver des bras, Alors à défaut, j’y plaçais une écharpe, Une superbe écharpe de laine ! Quoique ! ... En y regardant de plus près, J’aperçus sur l’étiquette Qu’elle était faite de produits divers. Ô, cruelle déception ! ... Et puis qu’importe ! Elle était grande, Elle était belle. Alors à mon cou, J’en fis deux tours Et sentis immédiatement la chaleur, Le réconfort, que procure par grand froid Un tel accessoire. Ô, joie infinie ! ... Quand j’eus compris Qu’elle était la cause De cette jouissance intérieure, Je pris la résolution De ne plus la quitter. Et depuis plusieurs années, Hiver comme été, à mon cou, Elle arpente les rues Et boulevards de mes errances. Je ne saurais dire l’attachement Qui nous liait Puisqu’elle passait près De moi toutes ses nuits. Je la bichonnais, Je la dorlotais si bien Que ma femme En fit ses bagages et me quitta.