Avec rage je prends la plume, Après avoir avalé un rhum Venu des îles. Comme il est bon De sentir en ses veines, La chaleur de ce bienfait.
Avec rage je briserai la plume, J’écorcherai la langue des mensonges. Avec rage j’égorgerai Les cicatrices inhumaines.
J’ai voulu goûter Aux affres des enfers Et voir Lucifer en personne ! Me voilà satisfait ! Ainsi s’achève ma quête ! Maintenant, je sais qu’il est Quelque part un paradis. Mais l’heure du voyage N’a pas sonné ! J’ai en mes entrailles, Une rivière que je ne peux Parfois retenir et qui, Quand le temps est à l’orage, Se déverse comme un torrent. Je ne sais plus écrire.
Ma raison défaille. Je ne sais, ni même qui je suis Et pourquoi et pour qui les phrases Sur la page blanche se gravent.
J’entends au lointain, Le tocsin d’une église vide Qui appelle ses ouailles. Un sifflet de chien ! J’aboie ! Je viens ! Je suis au bar du coin Et je vois une étoile Qui en ce jour scintille, Est-ce toi qui m’appelle ? Je ne sais même plus qui tu es !!! Et j’accours et je me heurte Au mur glacial de l’indifférence. J’ai désormais pour toi tant De mépris que je saigne Au fond de moi.