Je venais de naître Lorsque je m’aperçus Que je mesurais Quelques centimètres. Il me fallut (Je l’avoue) Une patience de mètre Pour ainsi gravir Les échelons métriques. D’un bond, je m’élançais alors! Du mètre au double mètre, Ne voulant en aucun Cas mourir décimètre.
C’est là ! (Et oui !) Mes amis, mes ennemis, Que je devins poète Avec cette force Qu’une invisible lumière Anime et qui berce Aux soirs moroses l’espoir, L’espoir d’être ! ...
Au front, la sueur perlait Pour ce travail de recherche, Dans la trimètre, le tétramètre, Puis dans le pentamètre, Et c’est là (et oui encore ! ...) Qu’un éclair frappa l’esprit Faible que je suis, Il mit en moi cette preuve Immatérielle Que le mètre avait Et aura toujours besoin d’un maître.
Au soir de mon existence J’accomplissais mon oeuvre, Mes recherches Aboutirent à l’hexamètre, Je pouvais donc ! M’éteindre, Moi le polygomètre (J’eus en ma vie plusieurs mètres tresses). Je puis dès aujourd’hui (ou demain) M’effacer et naviguer au gré Des humeurs stellaires Dans les annélumètres.