Elles ont vécu ce qu’elles devaient vivre ! Fortifier nos cœurs Pour de nouvelles moissons, Humidifier nos chairs à plus soif ! Elles ont ouvert leurs terres, Aux sillons où d’autres voyageurs Hument leurs parfums et se perdent ! Sur l’arbre on a cueilli Leurs fruits Qui se tendaient Dans le verger des passions. Avec volupté On a caressé leurs frondaisons Et bu la sève, Spiritueux magique où va la vie ! Ô terre fertile ! Combien de fois Avons nous ensemencé Ce sombre tombeau Où s’égarer il est si bon ? Combien de fois encore Irons-nous nous noyer En cette mer Où nous sommes nés ? Autant de fois Que l’aube se lèvera, Nous irons boire A la fontaine de jouvence !