Qu’importe la grandeur des dieux ! J’aim’rais voir grandir mes enfants Et les enfants de mes enfants. J’aimerai voir au fil des ans Mon corps se desséchant, alité, agonisant Sans trop de grandes souffrances !... J’aimerais devenir vieux. Qu’importe la grandeur des trônes ! Il y a dans l’air des fantômes Qui nous viennent d’outre-tombe Comme ces vieilles guerres Dont nous avons gardé, un goût amer Demain, de nouveau nous bâtirons De splendides arcs de triomphe Où nos glorieux guerriers défileront. Qu’importe la grandeur des victoires ! En des livres, pour la mémoire Il sera écrit pour la gloire La longue liste blasphématoire Des trépassés de l’histoire. Humain mon frère A l’autel des sacrifices Refuse d’être une cible Alors se rouilleront les fusils !