Un homme gauche marchait Penchant à droite Oh ! Il aurait pu pencher à gauche Mais non ! Il penchait à droite Infatigablement à droite Et s’il avait penché au centre Cela lui aurait été pénible en marchant D’être penché sur le devant Vous savez comme ces hommes Courbés après leurs durs labeurs. Pourtant, cela n’avait pas été un choix Un choix réellement personnel non ! Malgré les vils penchants de sa mère Tiens ! Parlons-en de celle-là Dès la naissance de son petit Elle ne cessa de se pencher sur son sort Se pencher sur son berceau, ses jeux Se pencher sur ses devoirs, Se pencher sur son cas Se pencher sur ses lacets, Sur ses testicules Et là elle s’aperçut Qu’un des deux était atrophié Et l’appela du jour au lendemain “Ma couille “ C’est vrai ce n’est pas très joli Mais elle trouvait cela mignon. Et l’homme penché sur sa vie Avait grandi avec ce surnom Et partout où il allait, au bureau Chez des amis, en famille On le nommait “ ma couille “ Souvent il se vexait car il en avait deux Deux comme tous les hommes Alors un jour excédé Il décida l’ablation du délit Qui se trouvait être La partie génitale gauche D'où évidemment on l’aura compris Son penchant à droite. Pour être heureux Il suffit parfois de peu de chose Même de n’avoir qu’une couille.