Il est tard ce soir. Froid, chaud ! Ouvre, ferme ! La fenêtre ! Je ne sais plus, je ne sais plus ! Assis au bout de la grande table, Les mots s’inscrivent un à un. Mots qui se cherchent, S’entrechoquent, Explosent comme des pétards ! Mots venus d’un lointain passé Où encore spermatozoïde, Je combattais mes congénères Pour trouver la lumière. - Sur le balcon un éléphant hurle à la mort !... - Un fantôme se balance dans le rocking-chair ! - Sous leurs couettes chaudement dorment les enfants. - Dans le cendrier une clope se consume en soupirant c’est b -Souvenir d’une liaison ancienne qui me fait toujours de l’e - Relecture de poèmes, écrits par un adolescent attardé. - Un chien fait ses courses au supermarché. - Le Christ poing levé chante “La Jeune Garde” Et les douze tiennent réunion sur l’Europe. - Une grenouille aux commandes d’un ulm survole mon hlm - J’ai bu mes savates et enfilé mon café. - Sous le pont Mirabeau la Seine n’est plus; on y installe l - Baudelaire, Desnos, Vian jouent à la marelle et chacun d’e Il est deux heures du matin, Le requiem Allemand de Brahms Tourne en trente trois Et me chatouille les sens. Juste le temps ! Le temps d’écrire pour être un souvenir, Une ombre. Une ombre qui se cherche Et qui jamais ne se trouvera ! Sauf peut-être lorsqu’elle sera Une ombre parmi les ombres. Passé, présent, futur, Mots qui ne s’accordent Qu’avec les simples mortels. Car seuls les Poètes sont éternels.