Il revoit sans émoi tous ces jours lointains Déjà qu'il n'a pas vu passer. Une fatigue Sourde l'étreint le soir. Il marche sur la digue D'hiver. Pluie et ressac. Bas, le ciel est d'étain.
Les ombres qui viennent, il semble les connaître : Celle-ci sur ses rails et l'autre que le vent Empêche d'avancer. Celui-là vu souvent A rôder dans le bourg, lorgnant dans les fenêtres.
Et tous ceux encore dont la vie intérieure Fut murée avec soin par l'épouse ou l'amant : Les secrets, les inquiets, les sournois, les déments.
Et tous ceux encore que la vie antérieure A marqués comme au fer et qui, l'apercevant, Lui font signe de loin. Une saute de vent