J'ai largué dans la nuit mes souvenirs cuisants. Aujourd'hui je m'en tiens à la face visible Des choses, à la seule matière, au tangible, Non plus à l'anecdote, au défilé pesant
Des faces s'estompant, au silence gommé Désormais malgré que les lèvres continuent A bouger et les mains, en poses soutenues, A donner forme aux mots perdus à tout jamais.
Et au long des journées je refais en moi-même Ce même long chemin qui ne va nulle part Et qui reste désert car personne ici n'aime
Guère s'y attarder : les esprits de la fosse Y rôdent en geignant et céans au Rempart Nul n'ira affirmer que cette histoire est fausse