C’est une pute âgée elle s’offre à pas lents Le cœur noyé d’ombre et sans ressort dans l’âme N’ayant plus peur de rien ni même qu’une lame Au détour d’un coin noir lui entre dans le flanc
Elle n’attend plus rien elle a vécu mille ans De l’homme elle sait tout et ceux qui la réclament Sont aussi vieux qu’elle sans vie ardeur ni flamme Ce n’est plus l’étreinte qui les rend si tremblants
Ils ont froid dans leurs os la nuit les épouvante Quand dans leurs draps moites l’insomnie qui les hante Fait surgir devant eux la gueule de la mort
A cette carcasse si souvent estoquée Ils rachèteraient même à pleines pognes d’or Un peu de ces années qu’ils lui ont escroquées