Si le caméléon de ce pays préfère Vivre dans les arbres c'est afin d'éviter Qu'on le puisse confondre avec les agités Appelés touristes qui ici prolifèrent.
Mimétisme étrange que celui du touriste : Nu sur le sable blanc on le voit virer tôt Au rouge homardeux, puis la peau de son dos Lui tombe par plaques au point qu'il s'en attriste
Pendant deux ou trois jours, insultant le soleil, Maudissant tour à tour le printemps sans pareil Et ce pays de fous où toute brise absente
Les lui brise menu jusqu'à l'heure où bien brun Il peut se pavaner sans voir que sur ses reins Un reptile s'exerce à adopter sa mise.