La casquette appuyée sur l’œil Il s’adresse à toutes les dimensions Invective l’azur et défie les phosphènes Que lui offre le soleil généreux du matin
Il défie les statues chimériques Adresse aux chevaux figés dans leur course Des bras d’honneur métempsycotiques Crache en l’air sans se mouiller Et se frotte d’aise le ventre En se rappelant sans nul doute Des jours autrement meilleurs Et lointains
Même l’aveugle qui lui tourne le dos Voit clair dans son jeu un peu là : Macabres autodidactes et apprentis ressourceurs L’émeuvent davantage encore se dit-il Que ses souvenirs de la lumière
Et l’autre sans grand public à sa mesure Fait demi-tour tel un portail sur ses gonds Et d’un geste solennel pourfend l’azur Et s’en va tournant le dos à la nuit
Il disparaît de la surface de la terre Qui pour lui est restée plate Et dans un grand cri il tombe Au plus profonds des infernaux éthers
Il reçoit les parois du vide qui défilent Afin que lui revienne la mémoire Et son cri ne cesse vraiment que lorsque à l’instar d’une poire blette il heurte La surface du monde de ses pairs Et s’incruste à toute vitesse Dans les conversations qui annoncent La venue de quelqu’un dont on ne connaît Ni le visage ni les intonations