Affriolantes Les premières arabesques Des mouettes à l’heure Nocturne encore où Les matines trébuchent et Où le vent de noroît Tel Dulle Griet lance à l’assaut des ruelles Son cri muet Raie la glace de Minnewater Et s’enfuit tel un voleur Par les canaux pétrifiés
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Les nonnes alignées sur le pont Bombé qui enjambe le canal D’eaux mortes ont l’air De dents
D’alcools bleus et d’heures fêlées Le long silence glisse mécanique Sur les revers glacés du violoniste
Chatoyantes et rousses au loin Des courbes dociles de blés Bien peignés
Des masques de porcs énigmatiques S'échangent des œillades entendues Et sous leurs huit-reflets verdissants L’irrémédiable sagesse éclaire la poudre des rides Morcelant un à un les plans des songes auxquels Se superposent des roulements de charrette
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Le visage n’a Ni bouche ni yeux son cri Plein et rauque retentit sans s’échapper De nul orifice
Entre deux remorqueurs la vie Coule sans cesse
Face à l’abondance des verres La lumière danse sur les toits des serres
Mille et cent oiseaux apeurés Claquent frénétiques du bec Sous les rires narquois Des méduses