Quatre heures du matin à la terrasse du café “ sans ” C'est pas l'alcool qui remue les sangs C'est pas le spleen qui déteint Sur le rimmel de la gonzesse Et c'est pas non plus le zes- Te de citron dans l'eau pétillante Qui la rendra sémillante C'est pas la couche d'ozone C'est pas la couche d'amiante C'est pas le barman qui se dit “ et moi quand est-ce que je me zone? ” Et qui recompte et qui attend lundi C'est pas la trompette du nègre Moitié réfugié moitié ange moitié pègre Et encore moins celle de Chet C'est pas le sax c'est pas les mouchettes C'est pas le climat de la ville basse C'est pas ça c'est rien c'est autre chose C'est peut-être de guerre lasse La vie qui s'amenuise et qui fausse Lentement compagnie à tout ce Qui bouge ou qui fait semblant C'est le pionnard qui tousse C'est le maque tout vêtu de blanc Qui fait les comptes de sa gagneuse C'est l'imbécillité incommensurable De cet endroit à nul autre pareil C'est le sourire mutuellisant de l'allumeuse A l'heure où s'incruste le marchand de sable C'est le royaume indicible et ineffable De la connerie moitié rose moitié vermeil De la porcherie du grand sommeil