La couronne des reines Ne parera jamais Sa blonde chevelure. Loin du froid protocole, Des raides majestés, Elle s’en est allée. Son tendre amour de mère, Efficient altruisme Lui valent aujourd’hui D’être idéalisée. La princesse est fragile : Son sourire est resté. Le peuple britannique Ne s’y est pas trompé, Et l’inhumaine Cour A dû courber l’échine ! Diana savait vivre... Elle avait refusé L’humble et sombre destin D’épouse bafouée, Le poids absurde et lourd De l’autosacrifice. Elle en émane, humaine, De la riche noblesse, Sape par sa franchise Ces mythes incarnés Que nous bâtit partout Une foule grégaire En mal de merveilleux ! Et j’admire la femme Bien trop tôt disparue Qui sut tirer parti De sa notoriété Pour offrir à son siècle Surcroît d’humanité. Vaincue, la Royauté, Malgré son éviction, Ne peut que digérer Sa popularité ! « Souris donc, Diana, Dans le coeur de tes fils : Leur maman est vengée ! La faucheuse cynique Dans sa nue cruauté T’offre en dépit de tout L’éternelle jeunesse ! Nul ne saura jamais Si ce n’est un cadeau... »
27 septembre 1997 Extrait de "Noces de prose et poésie"