Dans ce petit matin épuisé Je me sentais vive et jeune Souple éveillée Pétillante. L’eau coulait de la douche Entre tous tes vêtements. Je te savais dormeur Et je feutrais mes gestes Pour ne rien perdre du merci De ta voix embrumée de sommeil. Je t’ai quitté Les yeux ouverts sur les tiens, Brillants de la complicité ludique De ta nuit hospitalière. Sans doute ne sauras-tu jamais Ce que tu m’as donné. Bien plus que ta peau contre la mienne, Bien plus que ton corps Dansant contre le mien. Bien plus que les cristaux de chaleur De ta jeune solitude : La force d’échapper Au tyran infidèle, La certitude vérifiée De ma vitalité. Moi qui ne vivrai jamais selon tes vœux Je me surprends à souhaiter Parfois Que tu tiennes au creux des mains Les perles du bonheur Dont tu rêves.