La lune, pâle, fluorescente Dans l’encre du ciel Me séduit. Gigantesque aspirine Elle guérit l’infini De nuits parcimonieuses Où les quartiers frileux Se découpent à nos regards. Jalouse du soleil Elle quémande aux yeux rares Intense admiration. Les noirs, les gris se guettent Et jouent une symphonie. Cinéma primitif Veuf de polychromie. La lune s’apprivoise. Elle ne s’impose pas. Silencieuse ou feutrée Elle caresse les sens Et décourage les sons Qui agressent l’oreille. Lointaine et mystérieuse Elle fait briller la brume Ou découpe au couteau Les graves silhouettes. Lune qui fais rêver, Ou attires les cupides, Je t’imagine complice De tous souples félins, Des animaux nocturnes Aux heures intenses et fluides. Lune cachée, discrète Tu guettes déjà le jour Où à nouveau toute pleine Tu garderas ton pouvoir. Ta cyclique puissance Nous enveloppera Sans que nous mesurions Les effets engendrés. Si le soleil rend gai, Ton pouvoir est diffus, Je l’invente divers. Tu gardes ton mystère.