Le souffle de la mort A envahi le corps, Se répand dans les membres Et les rend diaphanes, Expulse de la chair La chaleur de la vie. Dans le temps immobile, La raideur est glaciale Et s’insinue en traître Au creux de ses cellules. La révolte est en moi, Sourde et renouvelée. Et l’angoisse renaît De ce jour où viendra Ton chagrin épuisé Sur mon enveloppe inerte. Ta douleur ou la mienne... Et le deuil entre nous, La fin inéluctable Et annonciatrice Du décès de mes fils Devenus deux aînés. La faucheuse gloutonne épie ses réserves : Les pauvres garanties De son éternité. Le tumulte du coeur S’étiole en vaines vagues Sur les chaînons brisés Du long collier du temps.