Ton amour expansif A envahi l’espace vide de mon corps. Et d’un grognement heureux Tu salues mon retour dans le lit conjugal. Ton esprit, demain, je le parierais, N’en gardera nul souvenir. La gratuité oblative de ton cœur m’éblouit Quand d’autres ont besoin D’une débauche de moyens. Au récipiendaire pantois qui n’en peut mais Je dirais le dérisoire d’un écho ! Si le fil brusquement s’arrête de tisser Figeant la goutte de mon sang Suspendue en témoin de pérennité C’est que la cruauté Aura eu raison de ma vie En un crime éhonté Dont je sais qu’il sera vengé. L’urgence est revenue noircir le papier Voler à leur prime origine La conscience des mots rêvés. Deux heures dix me contemplent Eveillée à nouveau, rassurées par mon souffle Délivré de contraintes… Les syllabes envahissent la feuille Et s’ensommeillent à nouveau. Mais la nuit se demande étonnée Combien je vais lui fournir de repas morcelés.