Le bonheur est fragile. Il s’enfonce profond Sur les mots que nous lançons Dans le lac du présent. Les cercles concentriques Tout enflés se rejoignent Comme une pluie de galets. Sur le fond de nos êtres Ils tomberont gaiement Lit de graviers épars Tapis en construction. Endormis dans le sable Opacité troublée Leurs rondeurs s’offriront Aux caresses du temps. Le dessin nous importe, Il émane de nous Mais têtu se transforme Et nous surprend de tout. Le bonheur est fragile, Mais faisons-lui confiance. Dans le souffle du vent Il emmène nos phrases Et juge, indépendant, De leur meilleur écrin. Si nous sommes attentifs, Il dormira, certain, Dans l’écran de verdure, Accroché au futur.