La table était une île Et j’y ai déposé La carte fatiguée Des veillées éblouies. Sur la nappe glissaient Les pas d’un gai menu Mais je n’ai pas dîné En compagnie élue. Et le siège esseulé Me fixait, l’œil aigu. Le regard de bois noir Me caressait les yeux En quête d’un dîneur Isolé comme moi. Et trois amies groupées Echangeaient des propos Qui parvenaient, ouatés, Sur l’aire de repos. Que le désert est dur Au milieu d’une salle ! Que le dessert est mûr En guise de point final !