Entre les rives de la Moselle Je me laisse porter En deux croisières successives. Elles sont si brèves Et fugitives Que j’aimerais Passer le jour sur l’eau. Entre les sinuosités Les pêcheurs placides Nous regardent glisser. Les hord-bords nous hèlent En signes amicaux. Je m’amuse de leurs noms Le vent dans les cheveux. Je le sens glisser sous ma chemise S’engouffrer Dans les fentes du tissu. Souffle vif, frais Dans la chaleur de l’été. Et il me prend la nostalgie De la course éperdue Enivrée de vitesse Dans les hors-bords vrombissants Du lac Tshangalele.