Le bonheur fuit, Bulle légère, Dès qu’on l’attrape entre les mains. Coupe d’instants, De jours, De mois, Il éclate on ne sait pourquoi. Violemment Intensément Dela paroi Il se libère. Son âme souple et enivrante S’échappe des plaies béantes. Il reviendra très sporadique Au creux des ans de notre vie. Il ignore certains endroits Ceux où la guerre étreint ses proies. Il se fait rare Absent parfois Boude le temps Réapparaît. Le bonheur est d’humeur fantasque Se désagrège en nos bourrasques. Et nous courons l’apprivoiser Pour qu’il se plaise en nos foyers. Le bonheur ne pèse pas lourd Si nous comptons tous ses détours. Les moments pleins Galvanisés Nous manqueront En nos maisons. Le bonheur est trop fugitif. De quoi sommes-nous donc fautifs ?