On le décrit matérialiste. L’urgence est là Alimentaire Intransigeante au quotidien. La pauvreté lui forge Une âme terre à terre Quand le budget s’étrangle Au fil des jours qui font les mois. Que vienne la sécurité, L’assurance tranquille d’une vie confortable, L’homme alors peut s’ouvrir à ses besoins profonds. Trouver aspirations, Levure de l’esprit. Se nourrir d’art, de science ou bien de religion. Acquérir connaissance Du monde qui l’entoure. Se libérer enfin des primaires contraintes Qui plaquent avec force Son coeur au ras du sol. Poursuivre un idéal S’accommode très mal De luttes indispensables à la simple survie. C’est oublier l’étau puissant de la misère Que d’exiger de lui nobles élévations ! Car si le ventre est creux Si le corps est glacé S’il naît promiscuité dans un logement étroit, Quel sens ont les griefs ? L’homme n’a plus en lui Que des sens obsurcis Et son cerveau obnubilé Cherche fiévreusement à combler les carences. On le décrit matérialiste. Il est souvent victime Des lois aveugles du marché.