La lenteur de l’oubli Se répand en taches d’ombre, Lacs minuscules Où toutes les pensées plongent, Ruisseaux ou filaments Créateurs d’un réseau. Irrigation capricieuse D’une plaine offerte au vent : La plaine du présent. Ce vent vagabond ride Les surfaces pacifiées Sur d’immobiles profondeurs. La nostalgie sournoise Epouse les méandres Dépose ses alluvions. Le cerveau reboisé De pousses nouvelles et tendres Aux racines affamées Puise dans les réminiscences L’émergence du futur. Combat salvateur Aux frontières imprécises, Je voudrais te sentir Moins pesant, Moins puissant. La lenteur de l’oubli C’est le temps repeuplé Où les fantômes d’espoirs enfuis Hantent les jours Et les nuits sans répit. La lenteur de l’oubli C’est parfois le cadeau De moments de bonheur Arrachés au passé En un tri bienveillant. C’est aussi la sagesse De panser les blessures De nourrir les crevasses Où le manque s’infiltre En un vide apparent. Géographie concrète Au relief mouvementé, Elle sait qu’oubli est leurre Et l’avenir, paysage renouvelé.