Une horloge placide Caquette les secondes Et l’épouse impatiente L’attend dans son foyer. Les aiguilles papotent... Cinq minutes déjà Augmentent le délai D’un retour très précis. Et l’épouse étonnée Regarde la fenêtre à peine interpellée Par ce léger retard. Voilà que le tic-tac égrène le quart d’heure Et notre épouse inquiète Arpente la demeure. Mais la ronde conteuse Prolonge son discours Jusqu’à l’heure complète En régulier parcours. Alors l’épouse anxieuse Envisage déjà Un accident brutal Et peut-être fatal. L’horloge goguenarde Se moque éperdument De cet époux qui tarde à se rendre présent. Et l’épouse affolée Au bout d’une heure et demie Se voit veuve laissée à son chagrin transi. Lorsqu’enfin le temps clos, Il rentre heureux chez lui C’est au bord des sanglots Qu’elle se confie à lui. Navré du contretemps, Il la tient en ses bras Caresse doucement Son épouse aux abois. En une explication Il rassure sa peur Ramène à la raison L’excessive frayeur. Il sait qu’il est aimé D’une épouse sensible Et souvent dominée Par l’angoisse pénible.