Ta carapace est dure, Mon soleil, ma maison. Mais il y est entré : Tu te fais accueillante. Mère d’un jeune tapis Tu éparpilles gaiement Les soyeuses turquoises Sur tes fauteuils vieillis. Leurs rides rajeunies Observent le jardin Où de nouveaux enfants Boivent les chauds rayons. Ils grandiront gaiement Offrant en leurs couleurs Toute la sève nouvelle D’un printemps permanent. Redeviens habitacle, Ma douce, ma tortue, Sors de ton long sommeil Au cocon rocailleux. Les heures chantent et dansent Sous le soleil des mots Au creux de nos silences Au cœur de nos repos. Le repli oublié, Frileux et antérieur Cède le pas au temps D’une nouvelle jeunesse.