Dehors, l’aube est givrée D’un blanc brouillard léger Et mon esprit s’éveille, Alangui de sommeil. La fraîcheur du matin Me fustige le teint Et sa douceur brutale Me remue et s’étale Jusque dans les replis De mon cœur endormi. C’est le lent démarrage D’un esprit souple et sage Sur le dos rond des mots Tous échappés d’un pot Haut cercle enchevêtré De verbes entêtés. La rime réveillée Se déplace, mêlée Au giclement des phrases Dans une fausse extase. J’appelle le sommeil Tout rond, lisse et vermeil. Je veux dormir enfin Sur l’aile du matin.