Elle naît sous l’oreille Et chemine déjà Vers ta bouche entourée Et ta joue dévorée. Epaisse et drue à cœur Elle souligne et ponctue Ton menton grisonnant D’un voile broussailleux. Liée à ta moustache Le long des commissures Elle sous-tend la vaillante, Fière, épaisse et bourrue. Symétrique à souhait Elle dévore l’autre joue Et rejoint ton ouïe Au bord d’un clair secret. Celui de mon bonheur A caresser tes traits, Sous le crissement ténu De chanteurs ingénus. Poils dressés et lissés, Ecartés, renoués, Mes doigts glissent émus Au cœur d’une forêt.