L’enfance est douce auprès de nos tantes, Si tendres, et naïvement si tentantes ! Quand, sous le cerisier ou la tonnelle, sous la pluie, Elles sont semblables à ces fruits mûrs qu’on leur envie.
Elles ont dans les yeux l’étincelle charmante D’une quelconque aventure décevante. Secret religieusement conservé, allez savoir ! Venant troubler parfois la tendresse de leur regard.
Quand elles nous frôlent ou pire nous embrassent , Elles savent fort bien qu’elles nous embarrassent ! A surprendre la rougissante couleur des joues, Elles se réjouissent du trouble de nos moues !
Nos tantes ont l’âge de savoir maintenant Qu’elles provoquent un tel émerveillement. Jaillissant de cette pure et douce tendresse, Nos âmes s’envolent alors avec allégresse !
Elles nous donnent à deviner en les regardant Que les femmes sont belles et qu’en aucune façon, A la seule condition de n’être qu’insolent, Il n’y a de vil penchant dans cette admiration !