Aussitôt qu’il est possible, et cela n’est pas commode, De s’affranchir du temps, notre destin devient différent. Ce dernier, abandonné toutes ces années aux modes Sans cesse renouvelées, surgit alors plus évident.
Il est de mode, en effet, de classer et de retenir, De prendre parti, de contracter et surtout d’ambitionner. Ainsi, inlassablement, les jours nous sont donnés à courir, S’effeuillant tristement à une allure de calendrier !
Voilà que ce siècle si prompt et habile à résoudre Les multiples interrogations posées à notre avenir, A bien naïvement inventé la machine à moudre Notre temps pour un monde abandonné ainsi au pire.
Le temps, étant la difficulté à vaincre dans la course A le maîtriser, est devenu une pénible quête ! Puisant fièrement, avec arrogance même, sa source En l’idée magnifique d’une géniale conquête !
Mais devant l’insoluble équation, ni les ordinateurs Voitures, avions et même fusées n’ont la solution Aux questions cruciales de l’équilibre de nos humeurs. La vitesse n’y ayant accéléré que nos émotions !
Le temps n’est plus ce qu’il était avant cela : la passion A vivre dans la sérénité telle une bénédiction. Utilisé comme la variable première de nos actions, Il se vend aujourd’hui au rayon des gommes et des crayons !