Tu as atteint quatre vingt seize printemps Ironie du sort ou comédie de la vie Ton anniversaire se fête en Janvier par gros temps Souvent sous la neige ou la pluie
Mais c’est au beau printemps que l’étincelle s’est produite Des primevères et des narcisses peuplent les jardins En Avril “quatorze” quand une autre étincelle, celle-ci maud S’est jointe au départ de ton douloureux destin
Sous les feux et fracas de l’enfer tu as souri Le regard déjà étonné à l’ombre du couvre-feu Tu es entrée au siècle de la folie Et n’as vécu que de peu
Mais quelle richesse ai-je reçu de toi ! L’enfant qui a donc entendu le tonnerre Est sourd à jamais des effrois Qui planent sur ses terres
Ainsi tes jouets furent des bombes Tes comptines des tranchées et de la boue Des soldats et des tombes Tes voyages des voyages debout
Tu m’as appris qu’il faudra bien un jour Arrêter le temps un petit peu Pour se souvenir à son tour De ses petits vieux
Ton père est près de toi, celui que tu as tant chéri Dans la douceur par chacun d’entre nous si désirée Au beau milieu des jonquilles et des primevères ton jardin e Comme en ce jour d’Avril ton étincelle en moi est demeurée.