A Jean Delvigne, Directeur de l’école primaire de Quarouble(
Que de fois ne disais-tu aux gamins en fête Ton amour des sentiers fleurant bon la noisette ! Nous humons aujourd’hui le parfum de ce temps-là Et sa poésie sévère aussi parfois.
Il fallait de concert instruire et maîtriser Tant d’élèves aux énergies dissipées Quand à cette époque à quatorze ans déjà L’avenir venait tôt avec le “certificat” !
C’étaient des hommes, ces élèves de primaire, Des gaillards solides, fils d’après les deux guerres ! Des mains rugueuses pour certains et de la terre Mais des cahiers propres et une classe fière.
Fière, et que tu aimais tant avec ces enfants Que tu propulsais, pinçant l’oreille gentiment A conjuguer des subjonctifs plus que parfaits, Des impératifs présents aux écoliers distraits.
Des histoires d’Afrique où l’on allait pieds-nus, Du courant puisé au piquet ni-vu-ni-connu. Des maraudeurs au jardin pourtant identifiés, Des gamins et des fruits impunis pour la récré !
Et des rêves aussi teintés de philosophie : La vie ne serait-elle que pleine d’ennuis ? Quand les jours ingrats désespérément s’alignent Elle qui court si douce au coeur des vignes … !