La promenade de ce matin m’a saisi d’une question probable, Peut-être réconfortante à certains, Mais terrifiante à d'autres moins honorables : Me réincarnerai-je en chien ?
Tant ces amis de l’homme si nombreux Aboient sans répit à notre passage Que leurs regards si expressifs à nos yeux Nous adressent comme des messages.
Et je m’arrêtai devant l’un d'entre-eux. Petit, hargneux, bavant de toute sa haine Contre la grille infranchissable à ce petit gueux A la liberté ôtée de surcroît d’une solide chaîne.
Avait-il faim, hormis d’être ainsi enferré ? Avait-il soif ou froid, hormis cette triste prison ? Recevait-il des coups de pieds D’un maître sinistre et cruel sans raisons ?
Cherchait-il un réconfort en aboyant si fort De la part d’un étranger maintenant interpellé ? Attirait-il l’attention sur son triste sort De pauvre défunt en sa propre famille réincarné ?