Pour vous je suis allé sonder l'âme profonde de la vie, J’ai revêtu beaucoup de tenues, J’ai écouté le message profondément inscrit Depuis tout petit à l’enfant de la rue.
Le gamin sans le sou qui va à la fête Et qui trouve par je ne sais quel subterfuge De revenir, chantant à tue-tête Avec un sou gagné à la loterie du grabuge.
Ce premier sou qui fait tourner les têtes, Je l’ai gagné au banc de l’école D’un instituteur à l’avant garde des quêtes De notre existence bien souvent folle.
Est-ce cet épisode insignifiant en apparence, A une époque, il est vrai, quand bon-points et images Tenaient davantage de récompense Qui m’a donné de courir incessamment les mirages ?
Courir loin et longtemps autour des stades, Haranguer les foules contre la timidité, Serrer des mains, mettre des pommades Contre les coups sans cesse répétés.
Puis, le retour, sur le banc de pierre Que l’ami de passage n’a pas quitté. M’attendant la mine fière, Lui, qui n’a jamais bougé.