Heureusement quand je quitterai cette terre Un sourire poindra à mes lèvres, j’espère. J’irai ainsi rejoindre tous les navrés Qu’au cours de la vie j’ai tant croisé.
Ils ont été bien nombreux les enfants désappointés Du manège abrutissant qu’on leur avait préparé. Comme ainsi curieusement pour les initier Il leur fallait déjà batailler sur le tourniquet !
Puis, l’école a forcément montré cet autre chemin Puisé au sein des morales, des livres, des parchemins. Enseignant les différences, les origines, les religions. Préparant les mamans à de bien douloureuses séparations.
Car vous l’avez bien compris ainsi qu’il est dit : Rien n’est à nous tout revient à la patrie. Nos pauvres corps et nos esprits, éternellement répertoriés Aux registres si sanglants de la défense de nos intérêts, N’auront pas eu des montagnes de répit Entre deux bombes, deux départs, deux habits.
Mais de jouer l’homme n’a pas son pareil habilité A se venger de l’inconfort aussi longtemps préparé. Et chaque jour habité d’angoisse et d’amertume Il fait rejaillir sur son frère son poing ou sa plume.
C’est donc destiné à naître pour sans cesse jouer Qu’il fouille les éprouvettes de la postérité. Pour n’y trouver que les troubles mélanges de son inquiétude L’éloignant jour après jour de tout pari de béatitude.
Les limites de l’aventure semblent s’affirmer sans fin, Conférant à cette frénésie, un goût toujours plus plein A chercher l’introuvable, à sonder les abîmes De deux infinis à vouloir ériger en cimes.
Heureusement quand je quitterai cette terre, Bien fatigué de lui avoir couru derrière, Avec l’éternel sentiment de l’éphémère, Un sourire poindra à mes lèvres, j’espère !