Voici l’heure quand du fond de nos mémoires Joies et peines entremêlées venant bousculer Les promesses en montagnes édifiées Nous tendent avec insistance leur terrible miroir
Joies d’un instant, fausses joies, trépidations intenses Nous donnant à croire au bonheur promis Laissant derrière puis quittant sans nul répit La route tracée de notre enfance
Douloureuses peines qu’il nous faut surmonter Déceptions, faillites, ruptures, maladies en chaîne Comme le vilain sort sur nous se déchaîne ! Et qu’il est difficile de se relever !
Nous nous sommes promis la liberté A la terrasse d’un café au soleil Gonflés de cet espoir sans pareil Nous en avons fait un banal congé
Un banal congé pour reposer Nos forces dispersées par la roue de l’infortune N’attendant, celle-ci, que la minute opportune Pour nous donner à la faire tourner
Nos promesses de nous aimer, de nous soutenir Perdus dans le labyrinthe de l’intolérance Ont trouvé la raison de défaillir Dans le culte d’une prétendue insouciance
Et pèle-mêle comme des billes folles Nos têtes, pleines de tous les surplus Ont rangé tous ces tristes vécus Au noir rayon des pauvres envols
Faut-il donc corriger cette vilaine trajectoire Et cesser d’épater l’orgueil peu à peu accumulé Qui n’a installé que ses déboires Au sein de notre esprit endommagé ?
Il n’est pas trop tard et au détour d’un sentier Quand le printemps encore nous surprendra Comme jadis sous le soleil à la terrasse d’un café Nos blanches têtes rechanteront d’un bon pas