Le forgeron martèle le fer toute la journée : Ce travail qui engendre de lourdes suées, A la musique sourde de la frappe de son marteau, Perle sur la fonte brûlante sortie du fourneau.
Le forgeron ne cesse de marteler la matière, Il cherche la forme à donner comme la rivière Qui creuse son lit, emmène multiples cailloux, Trace une route invisible à des yeux voyous !
Le forgeron est un homme dur au mal comme l’on dit ; Dans cet enfer de Dante, Dieu seul sait ce qu’il y bâtit. Tenace ce marathonien des brûlantes entrailles Qui façonne jour et nuit cette cuisante ferraille !
Le forgeron est tout de même un homme qui surprend. Resté caché près d’un feu qu’il n’a jamais voulu éteint, Il traverse les siècles, chut ! , une masse à la main, Forgeant le vierge métal qu’avec patience il étend !
Nul n’est dupe qui n’aurait saisi, tel le naïf enfant, Que ce vaillant forgeron qui assourdit les enclumes Sellant, ferrant, des chevaux aux naseaux qui fument Ne gardât encore la nostalgie des brumes acres d’antan !