Quand notre vie devient fable tout s’illumine alors Car elle serait insupportable sans l’imaginaire des hommes, Qui, dans l'attente tant réclamée, dès lors Colorent diversement les pages de nos albums.
Dès notre jeune âge les contes de fées et leurs balivernes Nous aident à trouver un sommeil qui n’était perdu Que par l’angoisse de voir surgir d’une caverne Les quarante voleurs sans Ali-Baba bizarrement disparu !
Aux murs grimpent des hommes araignées Au pouvoir de soulever des trains ou des immeubles. Et les gentils lits se mettent à effrayer Les chambres pourtant roses et tout leurs meubles.
Jadis, les animaux parlaient à monsieur de la Fontaine. Aujourd'hui, nous leur parlons à notre tour Et recevons, sans la surprise qu’elle entraîne, La croyance d'une parole en retour
Nous voilà ainsi prêts à ouvrir nos portes A tous les porte-bonheurs qui viennent y frapper Sans prendre garde à qui colporte L’étendue de leurs prétendus bienfaits.
Car il n’y a de véritable fable sans brillant conteur De mots et d’idées profondément logés Au commerce des subtils manipulateurs Nous semblant envers nous si bien attentionnés !