Les issues de secours n’ont jamais si bien porté leur nom Qu’à la sortie des labyrinthes blafards des hôpitaux. Quand le soleil jaillit si agréablement tel le ressort D’une âme délivrée du si lourd tourment de ses fardeaux.
Hôpitaux et cliniques, souriantes pensions cyniques De nos souffrances devenues publiques et urgentes, Se dressent devant elles, ainsi l’inévitable suite, De nos diverses et courtes trajectoires si tangentes.
D’innombrables tours aux mille fenêtres et parcs verdoyants Paraissent d’accueillants hôtels de vacances où le café Des machines éclairées a ce goût souvent larmoyant D’une triste solitude ou d’un destin plutôt inquiet !
Alcool,camphre,éther baignent dans cette atmosphère lourde, Odeurs épouvantables comme spécialement créées A entretenir au moral des équipes tantôt sourdes De nauséeuses envies,semble-t-il,à se résigner.
Il est vrai que les régiments de bistouris et de scalpels Paraîtront ainsi moins impressionnants par ce noir accueil Plutôt enivrant, de lits en batteries, de soupes sans sel Ou de cantines roulantes, vendeuses de dîners de deuils.
La maternité et la morgue sont affaire d’étage. Sous-sol, état-civil, tampons, attestations de routine : Hôpital, tu simplifies bien vite le bref voyage De notre crédulité éternellement enfantine !