Quelle est cette nature bouillonnante qui m’anime Ne devrais-je à mon âge plutôt vivre d’intime, Au lieu de laisser mon esprit constamment vagabonder Comme mû par un ressort étrangement renouvelé ?
Tel un prisonnier dans sa geôle depuis son enfance, J’en arpente les murs de long en large sans avance. Me cognant à leur hauteur mais me paraissant chaque fois Le vrai défi à envisager une nouvelle fois.
La liberté qui a bercé mes jeunes années écloses Y est assurément à n’en pas douter pour quelque chose. Elle expliquerait ainsi, d’avoir été si abondante A en causer alors une insatisfaction permanente.
Paradoxe étrange d’un combat qu’il m’a fallu mener. Debout sur des barricades en permanence dressées, Brandissant l’étendard tellement aimé de la liberté Et essuyant tristement les coups de cette témérité.
Ne sachant en vérité jamais où aller vraiment, J’ai emprunté de multiples chemins indifféremment. Combinant à la passion de nouvelles découvertes Le trouble de ces routes bien vite inexpertes.
En quête toujours, suant sang et eau, la nuit et le jour A atteindre quelque nouvelle lubie se faisant jour. Rêve d’un instant, joie naïve, amour d’une vie Ne m’ayant conduit, proche d’une fin, qu’à sa survie.
Mais en parcourant ces lignes et déjà tournant la page De ce qui peut paraître à son lecteur comme un outrage, Je ne puis pensivement m’ôter de l’esprit cette image D’une foule d' hallucinés aux portes d’un idéal rivage.